lundi 15 août 2011

Tout mais pas l’indifférence... août 2011

Quand j'ai fait mon Alyah, je ne parlais pas hébreu. Quand je suis arrivé sur le campus de l'université de Jérusalem, le prix de mes études était déjà pris en charge par l'office des étudiants, un droit qui revient à tout jeune juif qui fait son Alyah. Cette année la, ont eu lieu de grandes manifestations étudiantes. On criait tous les jours, et moi avec, "qu'on ne bougera pas tant que le prix de l'année universitaire ne baissera pas de 50 %!". Et il a baissé (et remonté plus tard mais c'est une autre histoire). Nous avions eu de l'influence; Moi y compris. Les jeunes étudiants israéliens qui m'entendaient scander nos cris de protestation avec mon accent de débutant me demandaient souvent pourquoi moi entre tous, participait aux manifestations? Et moi je n'avais pas d'autres réponses qu'un violent mal de ventre sioniste et une envie dévorante de faire partie de l'histoire. Pas spectateur mais acteur, en direct, ici et maintenant. Et ainsi je répondais héroïquement et plein de pathos: "car mes enfants seront étudiants plus tard et je me bats aussi pour eux". J'avais 18 ans.
Aujourd'hui Israël est dans la rue. Pour les bonnes raisons il me semble. On peut être d'accord ou contre la protestation sociale qui a lieu en ce moment. Mais le pire selon moi, si on croit de près ou de loin à la légitimité de cette protestation, est d'y être indifférent. De se reposer sur le sable chaud et de laisser l'autre faire le travail. Laisser l'autre faire le travail est une habitude diasporique nauséabonde d'après moi, et elle n'a pas sa place en Israël. Le peuple israélien est un peuple d'action, un peuple qui fait, qui bouge, qui se trompe, qui crée des problèmes et se casse la tête à les résoudre.
Alors si toi aussi tu as ce mal de ventre qui t'empêche d'être inactif, d'être indifférent, si toi aussi tu as des fourmis dans les jambes quand tu t'assois trop longtemps sans brandir l'étendard de ton peuple (et il se brandit de multiples façons) alors rejoins nous. Nous avons besoin de toi, et surtout, tes enfants et leurs enfants ont besoin de toi. 

Oren Toledano
Directeur Alyah
Agence Juive pour Israel

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